Bloodstained Ground
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Damah
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MessageSujet: Discussion enflammée [PV Xi]   Discussion enflammée [PV Xi] Icon_minitimeMer 3 Fév - 20:49

La gifle est douloureuse. Je me masse la joue et grimace. Mon estomac gronde de protestation; pendant que je m’occupe de ma douleur, je ne lui procure aucune nourriture. Mes mains tâtent imperceptiblement mes poches à la recherche d’un sachet de noix ou d’une tout autre forme d’aliment, en vain. Je me rembrunis un peu. La perspective de partager une pièce avec ma charmante sœur n’est guère réjouissante puisqu’elle refuse catégoriquement de me sacrifier ses chairs pour me repaître.

-Cent dix-huit années ! s’indigne-t-elle, me foudroyant de ses grands yeux délicieux. Cent dix-huit années sans montrer le bout de ta sale tronche et tu crois que tu peux venir me récupérer comme tes gains sur un combat au Fight Club?

Si sa voix était un breuvage, il serait doux et fin, avec un léger goût piquant. J’ai la bouche sèche. La gorge qui me brûle. J’ai soif, j’ai faim. Je la détaille minutieusement, la fourrageant de mes yeux fous et avides qui ne réclament que son corps et son âme. Manger une âme, non la dévorer… quelle succulente éventualité, mais impossible à réaliser. Ses paroles se creusent un chemin jusqu’à mon cœur et le font assidûment souffrir. Je m’ouvrirais la poitrine d’emblée afin de m’extirper ce cœur palpitant et saignant les souffrances de l’amour pour le mutiler de ma bouche, et de mes dents, et de ma langue. Au contraire, je pourrais lui arracher le cœur pour me venger de ces propos blessants ou savourer sa longue chevelure blonde qu’elle enroule nerveusement autour de ses longs doigts raffinés. Croquer un doigt au passage serait possible…

-J’ai tiré une croix, Damah. Je t’ai cru mort. Réellement mort. Je suis passée à autre chose.

Je la dévisage soigneusement, évitant d’ouvrir la bouche. La gifle est encore bien présente dans mon esprit. La douleur sur ma joue est toujours aussi lancinante, mais semble s’estomper. Ma délectable sœur s’assoit sur le bord du lit, découragée. Mon estomac crie de plus belle, je dois manger. Je regarde autour de moi, découvrant un petit appartement aménagé dans les sous-sols de la bâtisse. Les lumières sont rouges et tamisées, les murs et les meubles ont des teints rougeâtres, le lit également. Il y a des tableaux sensuels fixés aux murs, des statuettes libidineuses immortalisées en des positions érotiques stimulantes. Je pourrais manger l’une de ses statues.

-À quoi tu t’attendais, en surgissant ici, au beau milieu de la soirée? Tu t’attendais peut-être à ce que je t’enlace et te prenne en moi sur le premier lit ou sofa disponible ?

Elle capte de nouveau toute mon attention. Mes mains s’agitent. J’ai faim. Un vide immense me perfore. Je gronde tellement j’ai faim. Et plus elle met un terme définitif à notre relation, plus je sens la colère croître en moi, plus je suis affamé.

-Sans doute. J’ai espéré que tu m’auras pardonné mes fautes et que nous pourrions nous lier encore jusqu’à la prochaine dispute.

Rien n’est jamais simple avec Xitaniel. Je ne parviens jamais à contrôler mon appétit pour elle, cette faiblesse l’incommode. Je baisse piteusement la tête, honteux de me voir refuser ce que je désire tant.

-Comment as-tu pu croire que j’étais mort? Je reviens toujours, peu importe le temps que cela me prend. Je te reviens toujours. Tu m’attendais, avant… Qu’est-ce qui a changé…?

Un silence s’installe entre nous. Un malaise profond, qui persiste depuis cette fameuse nuit où j’ai pris soudainement la fuite. Je sens son regard sur moi, regard perçant et calculateur, mais je garde religieusement mes yeux rivés au sol. Mes mains fouillent mes nombreuses poches, tremblantes. Faim. Faim. Faim. Quand je suis déstabilisé ou furieux, ou affligé ou heureux, je dois manger. Manger.

-Tu as quelqu’un… Tu m’as remplacé, n’est-ce pas? Demandé-je en un murmure peiné. Pourquoi a-t-il fallu que tu m’oublies…? Moi, je ne t’ai jamais oubliée. La preuve, je te reviens.

Je rêvais de toi et de ton corps. Je te rêvais t’abandonnant à mes plaisirs, ceux que tu déclines respectueusement, mais fermement. J’inspire profondément. Qui? Qui est l’homme qui a su me la ravir? Je le mangerai tout doucement, grugeant les organes les plus inutiles, seulement pour le voir souffrir. Souffrir. Je vais les faire tous les deux souffrir. Je me détourne. Mes paupières sont brûlantes. Je suis faible. Manger. Manger me redonnera ma force. Il y a des bijoux sur un bureau. Je m’en approche silencieusement tel un lion guettant la gazelle. Je salive. Un lion… une gazelle… Quel festin. Je plonge ma main dans récipient contenant les colliers et en sélectionne un. Il est anodin, constitué de perles noires et d’un immense rubis. Je l’examine.

-Je te l’ai offert il y a longtemps. Tu le portais tout le temps. Plus maintenant…

Je me positionne face à ma sœur et lui darde un regard glacé.

-Tu ne veux plus de moi, alors tu n’as plus besoin de ceci.

Et avant qu’elle ne réagisse, j’engloutis le bijou.
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MessageSujet: Re: Discussion enflammée [PV Xi]   Discussion enflammée [PV Xi] Icon_minitimeDim 14 Fév - 18:34

    La démone reprend son souffle. C’est, elle le croit, la première qu’elle est aussi remontée envers son frère. Elle a le visage blême mais les joues rosies pour avoir haussé le ton de la sorte, elle qui ne s’emporte jamais, elle qui est toujours si droite, si parfaite. Elle baisse les yeux, happe du regard les mains de Damah qui s’agitent de tics. Il est nerveux, il est ennuyé. La faim monte. Elle le sait. Elle le connait par cœur. Elle le connait mieux que quiconque. Elle le connait comme si elle l’avait porté en son sein durant des millénaires.

    -Sans doute. J’ai espéré que tu m’auras pardonné mes fautes et que nous pourrions nous lier encore jusqu’à la prochaine dispute. Comment as-tu pu croire que j’étais mort? Je reviens toujours, peu importe le temps que cela me prend. Je te reviens toujours. Tu m’attendais, avant… Qu’est-ce qui a changé…?

    La démone ouvre la bouche puis la referme aussitôt. Que croit-elle pouvoir lui dire ? Elle ignore tout aussi bien que lui ce qui a pu la pousser à arrêter de l’attendre. Que les choses soient claires. Depuis la nuit des temps, depuis le temps que leur relation dure, elle ne s’est jamais gênée pour amener dans son lit d’autres hommes. Et lui non plus, elle n’en doute pas, bien qu’il soit moins porté sur la chose qu’elle. Mais même s’ils ne se sont jamais jurés fidélité, il y avait cette chaleur entre les deux, qu’elle n’avait jamais trouvé ailleurs. Qu’elle n’a toujours pas trouvée, d’ailleurs.

    -Tu as quelqu’un… Tu m’as remplacé, n’est-ce pas? Pourquoi a-t-il fallu que tu m’oublies…? Moi, je ne t’ai jamais oubliée. La preuve, je te reviens.

    La voix de Damah n’est qu’un murmure et elle se sent soudainement très méprisable, et absolument pas désirable. Elle frissonne. De toute sa vie, elle n’a jamais ressenti cela. Il n’y a que Damah pour lui faire ressentir des choses aussi inusitées. Du regard, rapidement, elle cherche une glace où elle pourrait se mirer. Et elle quitte Damah des yeux. Elle trouve ce qu’elle cherche, fixe le miroir des yeux avec un air incertain. Elle risque un sourire. Aucun effet. Son reflet a l’air vide. Non pire. Son reflet lui rappelle tout ce qu’elle n’apprécie pas chez les autres femmes. Leur bassesse. Elle est basse. Elle a abandonné la seule chose à laquelle elle s’était jamais montrée fidèle. Elle foudroie la psyché du regard, aurait envie de la fracasser en lui jetant un vase. Deux fois plus de fracas, plus d’effet. Elle ferme les yeux, se détourne.

    -Je te l’ai offert il y a longtemps. Tu le portais tout le temps. Plus maintenant…

    Damah se tourne vers elle et prononce des paroles qui la glacent d’effroi. : « Tu ne veux plus de moi, alors tu n’as plus besoin de ceci. » Et d’un geste, il enfourne le bijou dans son énorme bouche. Xitaniel ne prend pas même le temps de réfléchir, elle s’élance vers lui et pointe la main vers sa gorge. Les ongles laqués deviennent des griffes luisantes et comme si la chair n’était en fait que du vent, les griffes s’enfoncent dans la gorge de Damah. Le bijou est là, en train d’être avalé tout rond, parce que ce cochon ne prend jamais la peine de mâcher quoi que ce soit. Et elle tire de toutes ses forces. La chair, le sang et les tendons viennent aussi mais elle ne s’en aperçoit pas, serrant le poing autour du bijou, le serrant contre sa poitrine. Épouvantée non pas par le geste qu’elle vient de poser que par l’idée que ce bijou ait pu disparaître, elle regarde son frère avec horreur. Celui-ci, debout devant elle, a la mâchoire complètement disloquée et la moitié de la gorge manquante. Le sang coule abondamment mais il n’est pas en danger. Il est immortel. Pour une fois, la pensée que l’immortalité puisse prendre fin n’effleure même pas l’esprit de la démone. Elle est choquée. Elle se dit que Damah est décidément le pire imbécile que la terre ait porté et elle le méprise. Elle méprise le regard qu’il lui lance. Elle méprise les gargouillis infâmes qui proviennent de sa gorge ouverte. Elle méprise son appétit. Elle sert le bijou contre elle. C’est un symbole. Il est précieux. Elle ne le méprise pas. Elle l’aime.

    -Je t’interdis formellement de toucher à mes affaires.

    Elle pose le bijou dans un coffre, sans se soucier que le sang tache les autres pierreries qui y sont contenues. Puis alors qu’elle veut lui dire qu’effectivement elle a un autre homme dans sa vie, elle s’immobilise, reste coite. L’homme qu’elle fréquente ne lui a jamais accordé le quart de ce que Damah lui offrait. Ce bijou grossier, si important pour elle … Elle a voulu le jeter quand elle a cru que Damah ne reviendrait pas. Mais elle n’en a jamais été capable. Elle aurait pu le lui laisser manger, pour ce que ça aurait changé. Elle ne le porte plus de toute façon. Non. Mais je le regarde, pense-t-elle.
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MessageSujet: Re: Discussion enflammée [PV Xi]   Discussion enflammée [PV Xi] Icon_minitimeSam 27 Fév - 3:12

-Je t’interdis formellement de toucher à mes affaires.

Gargouillis. Seul son que ma gorge détruite peut proférer. Je ne sens pas exactement la douleur. Il y a un fourmillement désagréable, un picotement agaçant que j’aimerais soulager en me grattant, seulement mes doigts rencontrent des filaments sanglants, mon œsophage en charpie, des muscles lacérés et quelques fragments de dents ici et là. Le sang gicle, trempe mes habits et s’accumule à mes pieds. Peu à peu, les sensations s’atténuent et disparaissent complètement. Ma mâchoire reprend sa forme initiale, retrouvant sa morphologie, ses dents, ses veines, sa langue, son palais, ses muscles. Je me tâtonne les joues, conscient de ma peau rêche et de mes petits poils cendrés. Mes dents claquent, ma langue remue, se tortille, se tord, se cambre. Mes lèvres s’écartent, se ferment, laissent circuler ma langue humide. Mon ventre gronde méchamment. Je le tapote.

-Ce n’est pas bien de me priver de nourriture, Xi, tu sais que je peux devenir irascible dans ces moments-là.

Ma sœur croise ses bras sous sa magnifique poitrine et me défie du regard, s’interposant entre le bocal à bijoux et moi. Le collier me fait un clin d’œil, attisant mon appétit, ma faim insatiable. Je ne le quitte pas des yeux. Il serait mieux dans on ventre, à l’abri de cette femme vile et cruelle, qui ne s’en occupe même plus. Ce collier signifie beaucoup, mais elle doit le porter et non l’écarter.

-Tu te souviens de ce que j’ai dit en t’offrant ce bijou? « Ce collier n’est peut-être pas aussi pompeux que les autres, il est vulgaire avec cette chaîne en argent et cette perle de pierre rouge, mais il représente mon cœur en quelque sorte. Porte-le, alors tu porteras mon cœur, le seul que je ne pourrais jamais manger. Tu dois toujours le porter, pour entretenir mon cœur, pour nous entretenir, pour nous dire que, malgré les différences et les disputes et les séparations, tu m’auras toujours avec toi. Prends soin de mon cœur, ma sœur, il est sensible, il a besoin de tien pour battre. » Maintenant que tu ne le portes plus, je peux reprendre mon cœur. Tu ne veux plus de nous.

Lentement, je me dépêtre de mes habits imbibés de sang. Je me retrouve nu devant ma sœur qui ne réagit toujours pas, uniquement ses charmantes lèvres pincées témoignent de ses sentiments virulents. Je porte mes vêtements à ma bouche et m’abreuve de mon propre sang, ne gaspillant pas une seule goutte. À la toute fin, je me lèche les doigts. Ma poitrine, mon sexe et mes jambes sont écarlates. Me voir ainsi alarme ma faim. J’ai si faim. Alors, je croque mon pouce. Je le gruge jusqu’à l’os, à défaut de ne pouvoir engloutir le bijou sacré, je mangerais ma chair et mes os.

-C’est honorable que tu sois parvenue à m’oublier, à me chasser de tes pensées, à te choisir un autre préféré, mais pourquoi me méprises-tu? Toi et moi avons vécu tant d’épreuves et de passion, c’est impossible que notre histoire se termine ainsi.

Il ne me reste plus rien de mon pouce. Fourmillement, picotement, élancement. L’os revient et la peau aussi. Je le mange encore, ce pouce. Je suis agacé. Cette situation m’agace. Son refus n’était pas prévu, j’avais tout calculé. Je croyais que nous pourrions reprendre nos désirs là où nous les avions laissés et que je pourrais dévorer un buffet complet. Le destin joue contre moi. Il me punit mon péché de gourmandise. Frissonnant de froid, je réalise une seconde fois que je suis vu. Xi ne doit plus garder de vêtements m’appartenant, elle m’a oublié. La déception et la tristesse pèsent sur mes épaules, comme ma faim dans mon ventre. Je m’approche du lit immense, tire à moi une couverture lisse et souple d’un pourpre appétissant et m’en drape les épaules. L’un des pans se retrouve miraculeusement dans ma bouche et je le mâche avec un certain ravissement. Xi se hérisse. Elle hait me voir tout manger. Mais je dois manger, sinon c’est elle que je dévore.

La salive me coule sur le menton tandis que je la dévisage. La dévorer. Me satisfaire d’elle. La prendre et la goûter. Ma mastication se fait ardue. Je bave de plus en plus. Xi semble dégoûtée, elle doit se douter de la teneur de mes pensées. À contrecœur, j’éloigne la couverture détrempée.

-Alors, c’est terminé? Je dois rebrousser chemin et ne plus jamais revenir? C’est ça? Plus jamais nous ne pourrions être nous de nouveau? Parce qu'il y a cet autre favori? Je devrais le manger. Je devrais l’avaler d’un claquement de dents pour que tu me reviennes pleinement et entièrement. Mais tu ne me laisserais pas faire. Tu ne me laisses jamais manger.

Le collier scintille. Me nargue. Un jour, je l’enfoncerai dans ma gorge et le sentirai débouler jusqu’à mon estomac. Mon cœur me reviendra jusqu’à ce qu’il lui soit remis.
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MessageSujet: Re: Discussion enflammée [PV Xi]   Discussion enflammée [PV Xi] Icon_minitimeMer 10 Mar - 13:01

listening to Ray Charles - One Mint Julep


    -Ce n’est pas bien de me priver de nourriture, Xi, tu sais que je peux devenir irascible dans ces moments-là.

    La démone croise les bras sous sa poitrine en toisant son frère avec le plus grand mépris. Dans son regard, il peut voir qu’elle se souvient parfaitement de l’état dans lequel la faim peut le plonger. Elle se rappelle de leur dernière rencontre, un peu plus de cent ans auparavant. Elle aurait du mal à lui pardonner sa violence, sa fureur et ses paroles quand bien même s’il se trainait à genoux devant elle en pleurant pour implorer son pardon. Elle lui avait pardonné beaucoup de choses. Mais elle ne pardonnerait pas qu’il ait brisé la seule règle qui régissait au sein de leur union : interdiction totale et sans concession possible de faire d’elle son repas. En plein acte, il lui avait arraché chacun de ses organes de ses dents pointues, avait dévoré ses entrailles. Elle était morte ce soir là. Elle détestait mourir. Il connaissait sa position sur ce qu’était l’éternité, et sa théorie comme de quoi peut-être que celle-ci avait une limite. Il connaissait sa peur de la mort. Il avait compris qu’il était allé trop loin et quand elle avait réintégré et réparé son enveloppe charnelle, il était déjà parti. Elle l’avait attendu. Et il n’était pas revenu. Elle lui aurait pardonné, elle le sait. Mais elle ne lui pardonnerait pas sa lâcheté. Elle ne lui pardonnerait pas de l’avoir laissée sans nouvelles de lui.

    -Tu te souviens de ce que j’ai dit en t’offrant ce bijou?

    Xitaniel ferme les yeux. Bien sûr, qu’elle se souvient de ce qu’il lui a dit. Ce bijou, le cœur de Damah, elle l’a porté sur elle pendant des dizaines de vies humaines. Elle avait souffert de le retirer de son cou, quand elle s’était résignée à ne plus le revoir. Elle s’imaginait qu’il était mort, quelque part, et que donc, ce cœur n’avait plus besoin de battre. « Maintenant que tu ne le portes plus, je peux reprendre mon cœur. Tu ne veux plus de nous. » Alors ça, il n’en était pas question. Elle ferma d’un coup sec son coffre à bijoux en émettant un feulement agressif, découvrant ses dents d’un blanc pur. Elle écoute Damah en essayant de ne pas le regarder. Il s’est dévêtu et a entreprit de dévorer ses vêtements. Elle se souvient de son corps. Il n’est pas beau, contrairement à ses autres amants. Comparé à Taah, il est même plutôt minable. Mais c’était mon favori, malgré les formes étranges que forment ses muscles et ses tendons sous sa peau presque translucide, malgré ses cheveux gris et son allure poussiéreuse. Je serre les lèvres, ouvre à nouveau le coffre à bijoux, regarde la pierre rouge scintillante du collier.

    -Alors, c’est terminé? Je dois rebrousser chemin et ne plus jamais revenir? C’est ça? Plus jamais nous ne pourrions être nous de nouveau? Parce qu'il y a cet autre favori? Je devrais le manger. Je devrais l’avaler d’un claquement de dents pour que tu me reviennes pleinement et entièrement. Mais tu ne me laisserais pas faire. Tu ne me laisses jamais manger.

    Si Damah savait de qui il s’agit, il entrerait dans une colère beaucoup plus vive que celle-ci, où il se trouve déjà. Elle frémit, plonge la main dans le coffre à bijou et en retire le collier. La chaine s’accroche à ses doigts et, d’un geste sec, sa seconde main arrache le bijou qu’elle porte déjà et le jette par terre. Elle jette enfin un regard à Damah, qui s’est drapé dans l’un de ses draps. Du satin. Damah a toujours aimé le goût du satin. Plus même qu’elle n’en appréciait la caresse. C’était pour lui qu’elle avait choisi ces draps. Et aujourd’hui, ils lui revenaient. Elle eut un sourire tendre.

    -Tu sais pourquoi j’ai choisi de ne plus le porter ? Parce que je ne supportais pas l’idée de m’offrir à un autre. Je ne supportais pas l’idée que ton cœur effleure la poitrine d’un homme, que ses doigts le touchent.

    Elle ferma les yeux. Elle avait décidé de l’enlever un soir où elle et Taah étaient enlacés. Le démon avait saisi le bijou entre ses doigts et l’avait observé. Il avait dit que la pierre lui plaisait, car elle lui rappelait le sang. Le cœur de la démone s’était glacé et elle s’était écartée brusquement. Elle avait enlevé la chaîne, déclaré qu’elle n’aimait pas ce collier. En fait, elle ne supportait pas que son amant actuel puisse l’aimer.

    -Mais si pour le conserver je dois le porter jusque dans la tombe, jusque dans les draps d’un autre … eh bien je le ferai. C’était un cadeau. Et on ne reprend pas un cadeau une fois qu’on l’a offert à quelqu’un.

    Et d’un geste vif, elle attacha la petite chaînette d’argent à son cou. Sa main resta longuement sur le bijou. Elle avait l’impression de le sentir pulser.
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MessageSujet: Re: Discussion enflammée [PV Xi]   Discussion enflammée [PV Xi] Icon_minitimeMer 7 Avr - 23:45

-Tu sais pourquoi j’ai choisi de ne plus le porter ? Parce que je ne supportais pas l’idée de m’offrir à un autre. Je ne supportais pas l’idée que ton cœur effleure la poitrine d’un homme, que ses doigts le touchent.

Sourire. Rire amer. Tout ceci à un goût désagréable. Secoue la tête, chasser les mauvaises images, les méchants mots, les bouchées insipides de ma déception. Mes dents claquent, ma langue ondule, ne rien saisir, ne rien engloutir dans les profondeurs de mon estomac. Manger. Manger le satin qui luit qui se glisse doucement dans ma bouche qui rampe dans ma gorge qui longe mon corps. Manger le matelas moelleux aux ressorts rigides. Manger les bureaux de bois, le tapis rouge, les chandeliers dorés. Manger mon pouce, le gruger jusqu’au sang, jusqu’à l’os jusqu’à le voir disparaître.

-Mais si pour le conserver je dois le porter jusque dans la tombe, jusque dans les draps d’un autre … eh bien je le ferai. C’était un cadeau. Et on ne reprend pas un cadeau une fois qu’on l’a offert à quelqu’un.

Se dresser, bondir, lui agrippe la gorge et tendre son visage. Comprimer la gorge, l’empêcher de respirer, l’entendre suffoquer, la regarder se débattre. Enfouir une main dans sa chevelure soyeuse, refermer les doigts sur une mèche est tirée jusqu’à la déchirer. Sourire de sa plainte. Ignore ses jurons. Porter les cheveux parfumés jusqu’à mes lèvres, les ouvrir, enrouler les cheveux autour de ma langue. Savourer la subtilité du goût, son sucré modéré, son venin merveilleux. La salive abonde, roule sur mon menton, dégouline en lourdes gouttelettes sur mon torse maigre et pâle.

-On ne salit pas un cadeau, Xi! On ne salit pas ce cadeau! On ne porte pas ce cadeau sans raison! Pour le porter, tu dois nous aimer. Nous aimer!

La secouer. La brusquer. Faim. Avoir tellement faim que le ventre semble s’animer de lui-même, s’ouvrir, déchaîner des tentacules de faim. Gronder. Le ventre et la gorge, gronder jusqu’à la souffrance. Lui montrer la douleur, la faim, la vulnérabilité. Resserrer les doigts, toucher le collier, se brûler.

-Mais tu nous as oubliés! Je préfère te manger mille fois plutôt que de te voir aux bras d’un autre! Mille fois, tu entends, et plus si nécessaire! Parce que tu sais… que j’aime tant ton goût, la texture molle et doucereuse de ta chair, l’explosion de sang dans ma bouche, qui coule et coule et coule jusqu’à mon ventre si affamé, si exigeant.

La repousser violemment, s’éloigner rapidement. Éviter la tentation, le désir cuisant de sa peau, de ses organes appétissants. Frapper dans le mur, s’occupe l’esprit. Arracher des pans du mur, les enfourner. Boire le liquide carmin qui jaillit de mes jointures, croquer dans mon poing, le trancher l’engloutir dans ma gueule. Saccager la chambre, briser éclater les meubles, dévorer les éclats de bois. Hurler, hurler de rage et de faim. Ne plus contenir la fureur ni la faim. Il faut manger, pour calmer la fureur, la calmer. S’immobiliser, se tranquilliser, la dévisager. Tendre une main suppliante. Recevoir un refus, le dédain et la colère en plein visage, avaler la honte la misère. Frissonner de tristesse, de froid, de mort.

-Partir, c’est tout ce que tu vas me demander, n’est-ce pas? Quitter ces lieux et ne jamais y revenir, comme j’aurais dû le faire. Une erreur de revenir vers toi, vers nous… de penser que tu nous voudrais. Je devrais te prendre ici maintenant, te communiquer mes sentiments et ma passion, mais un autre est dans ton esprit. C’est inutile de vouloir se racheter, aucune récompense à la toute fin?

Regard désolé. Je suis désolé. Tu devrais le comprendre, le savoir. Élever mon moignon sanglant au niveau de mes yeux, observer la chair se recomposer, la main se matérialiser, se colorer, remuer. Froid, le plancher est froid. L’air est froid. Tu es froide. Aller jusqu’au lit, déposer couverture sur mes épaules, frémir. Se rasseoir sur le matelas, demeurer silencieux, ne pas entendre les plaintes sourdes de mon estomac. Tu es loin.

-Un mot de ta part, et je disparais. Tu sais que je t’écoute, je t’écoute toujours. Un mot de ta bouche et je fuis à jamais. Un mot, et tu ne me verras plus. Dis-le, ça sera plus simple, plus facile. Sinon, je risque de rester, et de nous torturer.
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MessageSujet: Re: Discussion enflammée [PV Xi]   Discussion enflammée [PV Xi] Icon_minitimeLun 24 Mai - 0:28

Marilyn Manson - Cyclops
    La démone a à peine le temps d’attacher les deux extrémités de la chaînette ensemble que son frère lui bondit dessus et l’agrippe à la gorge. Elle suffoque. C’est l’inconvénient d’un corps matériel. Ressentir la douleur. Sous la forme d’un pur esprit, elle n’aurait jamais ressenti cette douleur. Mais elle avait pris goût au plaisir des corps; elle en acceptait aussi la douleur. Mais elle n’éprouvait aucune plaisir à cet instant. La douleur et la peur lui empoignaient les tripes et elle gémissait alors qu’il la secouait comme un prunier. Il n’y avait pas que la peur et la douleur. Il y avait aussi sa dignité qui s’en ressentait. Être secouée de la sorte par l’homme qu’elle avait aimé. Elle se savait très laide à cet instant. On ne pouvait pas se faire étrangler en étant jolie. Elle ne croyait pas à ce genre d’excentricités. Elle n’aimait pas se savoir laide, rougeaude et grimaçante. Elle exhala un soupir de soulagement lorsqu’il la laissa souffler un moment. Ce fut juste assez long pour qu’elle prenne son souffle avant de le crier lorsqu’il lui arracha une poignée de cheveux, bulbes et cuir chevelu compris. Elle gémit, se laissa tomber au sol. Elle reçut, dégoulinant de la bouche de Damah, une coulée de salive chaude sur l’épaule, qu’elle s’empressa d’essuyer. Il l’effrayait et la dégoûtait. En cet instant, il lui rappelait cette nuit maudite où elle avait du le chasser. Cela remontait à une centaine d’années. Déjà. Elle se releva avec lenteur.

    -On ne salit pas un cadeau, Xi! On ne salit pas ce cadeau! On ne porte pas ce cadeau sans raison! Pour le porter, tu dois nous aimer. Nous aimer! Mais tu nous as oubliés! Je préfère te manger mille fois plutôt que de te voir aux bras d’un autre! Mille fois, tu entends, et plus si nécessaire! Parce que tu sais…

    Elle le savait. Elle s’était jetée dans les bras de Taah pour oublier ce lien si fort qui les avait unis, elle et Damah. Elle tenta de remettre un peu d’ordre dans sa coiffure. Ce fut plutôt difficile, vue l’énorme mèche qui manquait à l’appel. Elle se regarda dans le miroir, grommela, et entreprit de nouer le reste de sa chevelure avec un ruban et une baguette. Elle aurait probablement l’air de se soucier plus de son allure que de la situation. Ça n’était pas le cas. En se concentrant sur son reflet dans le miroir, sur cette petite tâche anodine, elle tentait de retrouver son aplomb. Damah poursuivait son discours. Elle le vit la regarder d’une manière épouvantable. Il était anéanti, littéralement. Elle songea à céder, mais décida qu’elle ne le pouvait pas. Il fallait qu’elle coupe le cordon qui les tenait liés l’un à l’autre. Il le fallait. Et elle était sur la bonne voie. Elle se composa un masque dur et froid et se retourna, prêt à l’affronter.


    -Un mot de ta part, et je disparais. Tu sais que je t’écoute, je t’écoute toujours. Un mot de ta bouche et je fuis à jamais. Un mot, et tu ne me verras plus. Dis-le, ça sera plus simple, plus facile. Sinon, je risque de rester, et de nous torturer.

    Son masque se décomposa instantanément et les mots qu’elle avait résolus de prononcer s’évanouirent sur ses lèvres rouges. Va-t-en. C’était cela qu’elle voulait lui dire. Mais il venait de lui dire que si elle prononçait ces mots, il partirait définitivement. Le voulait-elle vraiment ? Elle resta un moment adossée à sa coiffeuse et le contempla. Que pouvait-elle bien lui trouver ? Il n’était même pas beau. Et pourtant, elle ne voulait absolument pas qu’il disparaisse.

    -Laisse-moi un peu de temps pour réfléchir à tout cela, veux-tu ? C’est une mauvaise soirée. J’ai beaucoup d’invités, je dois faire acte de présence et je dois avoir l’esprit libre.

    Elle cherchait à mettre fin à cet entretien, mais pas à le faire partir de la ville, ou de ce monde. Il pourrait tout aussi bien décider de repasser par la brèche et rentrer en Enfer. C’était hors de question pour elle.

    -Écoute …

    Avec son pouvoir, elle tâtait l’ambiance depuis tout à l’heure. Elle n’en avait pas réellement besoin pour mesurer l’intensité de la tension sexuelle qu’il y avait entre eux deux. Mais ça lui permit entre autre de mettre la main sur sa porte de sortie.

    -J’ai des invités qui font du grabuge et je vais devoir m’en mêler. Tu peux rester ici un moment, mais il faudrait que tu partes d’ici la fin de cette soirée. J’aurais besoin d’être seule, après, pour réfléchir à nous deux.

    Et à Taah …
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